Nuit blanche.

Le bilan des dégâts de la grêle est à présent affiné:
Noix: 98% de perte de récolte.
Noisettes: 95% de perte de récolte.
Pommes: 60% de perte.

La production de l’année pour les pommes a été sauvée en partie par la présence des filets.

Par rapport à la perte de fond, c’est à dire la chute ou les lésions de l’écorce des arbres, je pensais avoir déjà fait le bilan pour cette année.

Malheureusement ce jeudi 14 novembre, d’importantes chutes de neige ont continué le carnage…

Dès le week end dernier (9-10 nov.) j’avais pris très au sérieux les prévisions météorologiques annonçant ces importantes chutes de neige.
Pour commencer j’ai rapidement terminé ma cueillette de pomme. J’ai ensuite organisé le repli des filets et ce n’est pas une mince affaire sur 1 hectare.
Tout a été réussi dans les temps puisque à 17h45 mercredi soir, la veille des chutes de neige, les filets étaient repliés.

Mercredi 13/11. Filets Alt'Carpo repliés.  J-1 avant la neige

Comme prévue la neige s’est abattue jeudi, toute la journée ainsi que la nuit suivante:

Nuit blanche, au sens propre comme au figuré.

Pour les noyers, en soirée,  j’ai tenté de souffler avec la turbine de l’atomiseur, pour faire tomber la neige des branches… c’était peine perdu… il était déjà trop tard et cela devenait vraiment risqué à cause du risque de chutes des arbres. Il y aurait peut être pu y avoir des solutions mais assez compliquées pour une petite structure comme moi à mettre en place (secoueur, tracteur à cabine etc)

De 3h à 5h du matin j’ai tapé avec une perche sur les 2240 mètres linéaires de filets au dessus des rangées de pommiers, pour faire tomber la neige qui tirait sur la structure du palissage.

Les fortes pluies du mois d’octobre ainsi que l’absence de gel ont favorisé la tenue des feuilles sur les arbres. Habituellement il reste très peu de feuilles le 14 novembre. La neige a donc beaucoup plus accroché que sur des arbres « nus ».
Bilan: Au moins 12 arbres couchés ou déracinés. D'innombrables avec au moins une branche cassée.
Les noisetiers ont été bien cassés aussi.

 

Et maintenant. Que dire ? Que faire ?
Tourner la page de 2019.
Ne plus en parler, sans l’oublier. Et tirer des leçons de tout cela. C’est effectivement très inquiétant, pour l’arboriculture, mais plus globalement pour Tous.

Récoltes

La saison automnale est habituellement pour moi synonyme de récolte.
Bien qu'elle soit extrêmement réduite cette année, c'est la première récolte officiellement BIO, après 3 années de conversion.

POMMES:

Ce mois de septembre a été consacré à récolter les premières variétés de pommes arrivées à maturité : Elstar, Valstar, Galaval et Crimson Crisp. La récolte se fait uniquement d'un côté de la rangée, du côté Est, opposé à la grêle. Les quelques "survivantes" de l'ouest ont des cratères énormes (voir photo)

 Impacts de grêle
La fine pellicule blanche, visible sur les pommes est du carbonate de calcium, comme de la craie ou du calcaire. C'est un produit inerte et alimentaire qui protège les pommes des coups de soleil,
ainsi que les feuilles des arbres des piqures de pucerons.

 Il reste encore plusieurs variétés à cueillir. D'après mes prévisions, la récolte devrait être sensiblement équivalente à la première, en 2017, soit moins de la moitié que la campagne 2018. Malgré tout, c'est toujours agréable d'avoir une  récolte. Cela permet d'être présent sur les marchés locaux (St Antoine  / St Marcellin / Paniers du Royans ) et garder le lien avec vous. 

NOIX:

Ces derniers jours, j'ai préparé le terrain pour la récolte de noix. Estimée entre 5% et 10 %, il faut optimiser les coûts de récolte et en particulier les passages de ramasseuse,  (coût 180 €/h).
Pour cela je vais rassembler les noix au souffleur à feuilles pour créer des andains et réduire la surface (et le temps !) de ramassage mécanique.

La noyeraie fin septembre, tondue de près pour accueillir la mini récolte !

NOISETTES:

Concernant la récolte de noisettes, celle ci s'est faite à la main. Difficile d'estimer la perte puisqu'il s'agissait de la première récolte. Mais au souvenir de ce qu'il y avait début juin sur les arbres, il est clair qu'avec une grosse dizaine de kilos sur 3 hectares, on est loin du compte...

Du point de vue de l'indemnisation de l'état (département , région) de la perte des arbres, je n'ai absolument aucune nouvelle !!! Je ne sais ni le montant de l'aide, ni la date à laquelle, elle sera versée.
Tout cela me conforte encore plus dans l'idée, qu'au vue de ma situation, le financement participatif était indispensable.

Clôture du financement participatif

Bonjour à tous !

Ce 31 août marque la date butoir du financement participatif que j’avais lancé suite à la tempête de grêle du 15 juin.

J’en profite pour vous remercier à nouveau.

Avec cette somme de 24731 euros (dont 20 000 en 4 jours) vous avez témoigné un énorme soutien à notre projet. Sans oublier les personnes qui m'ont donné "en direct".
Au cours de l’été j’ai croisé des personnes qui avaient participé, que j’ai oublié de remercier de vive voix, j’en suis désolé. Ce n’est pas forcément facile d’avoir 314 personnes en tête sans se tromper… N’hésitez pas à me dire que vous avez donné quand nous nous croiserons  !

Tout ça m’a permis de passer l’été avec plus de sérénité. J’ai pu continuer l’activité avec passion même si le peu de fruit sur les arbres change un peu l’enjeu de l’année.

Quelques nouvelles :
Les arbres arrachés sont toujours en tas et attendent d’être broyés dans les prochains jours .
Je prépare la (mini) récolte de noisette (env. 90% perte). On va dire que c’est plus une répétition générale pour l’an prochain mais ça permet d’identifier d’or et déjà les points à améliorer.
J’ai commencé la cueillette des pommes sur les variétés les plus précoces. Les pommes restantes sont sur la face Est des arbres, à l’opposé de la tempête. Ces pommes se sont plutôt bien développés à l’issu de cet « éclaircissage » forcé. Les filets, qui ont été endommagés, ont tout de même protégé une partie de la récolte. C’est une bonne surprise, et la perte sera moins importante qu’estimée au départ (env. 60% perte).Pour les noix, il y a quelques rescapées (env. 90% perte) qui me permettront d’approvisionner un peu les magasins que j’ai démarché ces dernières années.

J’avais au lancement du financement participatif pour objectif 20000 euros.
Que vont devenir les 4731 euros supplémentaires ?
Tout d’abord Merci beaucoup à ceux qui ont contribué même après atteinte de l’objectif.
Je ne vous avais pas parlé de la toiture d’un hangar de presque 300 m2, trouée par la grêle ( + 50 trous). Il était assuré mais j’avais réduit ma couverture d’assurance sur ce bâtiment cette année pour réduire mes charges… Dommage !!!
L’expert est passé fin juin.
L’assurance devrait me verser une indemnisation, mais elle sera très loin du compte , même en faisant une partie des travaux moi même. Je ne peux pas reporter ces travaux, ce toit couvre la station de noix / noisettes, avec moteurs électriques, structure ossature bois récente…
Ces 4731 euros, ajoutés à l’indemnisation de l’assurance devrait permettre de remplacer la couverture actuelle percée, par des bacs aciers (résistants à la grêle).

Concernant la mutuelle de récolte, peu de choses ont avancé cet été… Pour les administrations, l’heure est encore à comptabiliser les dégâts, répartir les enveloppes (état, région, département ). Le sujet devrait avancer cet automne j'espère. Rien de concret non plus, concernant l’indemnisation des arbres perdus. Une réunion entre les différents acteurs doit se tenir le 11 septembre, belle date pour parler « destruction ».

Depuis cet épisode de grêle, beaucoup d’autres endroits ont été touchés. En France (grêle, canicule, coulées de boue…), mais aussi dans le monde, des records de chaleur battus plusieurs fois de suite cet été, des feux de forêt, la fonte de la banquise. Tout cela est très inquiétant et montre la nécessité de l’entraide pour faire face au dérèglement climatique.
Aider l’agriculture aujourd’hui, c’est aussi permettre à tous de manger demain !

Merci encore.
Au plaisir de vous voir bientôt !

Perspectives

L'activité du moment est principalement la gestion de l'irrigation et de la concurence de l'herbe. Malgré les 2 épisodes canniculaires de ce début d'été, l'activité est plus calme. L'absence de pluie est évidemment préjudiciable aux cultures non irriguées, mais a toutefois l'avantage de ne pas propager de maladies aux arbres blessés.

Quelques nouvelles des arbres:

- Les noisetiers beneficient de l'irrigation au goutte à goutte et d'engrais foliaire. Ils sont en pleine période de pousse malgré la chaleur. Les blessures de la grêle restent malgré tout très présentes.
- Les pommiers irrigués au goutte à goutte eux aussi, sont ceux qui se sont le mieux rétablis, et ont recréé un système de feuillage dynamique. Les fruits restants, grossissent bien. La récolte devrait être un peu meilleure que prévu après la grêle: c'est une bonne nouvelle !!!
 - Les noyers , non irrigués, ont quant à eux souffert de la chaleur. Du coup, j'ai dû installer l'irrigation par microaspersion dans la zone la plus sèche pour sauver les arbres...
Les noyers couchés attendent leur broyage.
 
 Concernant l'indemnisation de la perte des arbres: Pas de nouvelles. Les décisions ne seront pas prises avant la rentrée.

 L'énorme soutien que j'ai reçu au mois de juin, associé à mon optimisme, m'ont redonné le moral et l'envie de me projeter.

Je commence à entrevoir un certains nombre de perspectives :

Je compte changer le mode de conduite de mes noisetiers (gobelet vers cépée) pour les rendre moins sensibles au vent et aussi les régénérer progressivement.
Je vais remplacer les noyers arrachés uniquement dans les rangées où il en manque peu.
La zone ayant subi la plus grosse perte va être remplacée par une autre culture. Étant dans mes débuts agricoles, je ne peux me permettre d'attendre 10 à 15 ans avant d'avoir une récolte. Le choix n'est pas arrété, mais cela pourrait être... des pommes.
Si c'est le cas, il y aurait des filets anti grêle uniquement sur le dessus, pour limiter la prise au vent latéral.

De façon générale, j'essaye de voir ce coup dur et le formidable élan de solidarité qui s'en est suivi comme une "opportunité" pour avoir un peu de temps pour améliorer l'organisation générale de la ferme. L'objectif est de résoudre les points faibles que j'ai identifié par l'expérience de ces 3 premières années, pour être fin prêt en 2020.

Coup de vent du 1er juillet, 1 arbre de moins !

Le traumatisme du 15 juin est encore frais dans nos têtes.
Et voici que ce lundi 1er juillet, resurgit, une étrange ambiance de déjà vu... de violents coups de vent, accompagnés d'un ciel menaçant pendant presque 1 heure.
Bilan: 1 noyer à terre.

Je l'ai "rangé" sur le tas hier. J'ai pu mesurer toute la difficulté de l'opération avec mon tracteur, et je me suis rendu compte à quel point l'aide de Ludovic et de son téléscopique, m'ont fait gagné énormément de temps et d'efforts après la tempête.

Pour le reste, la vie quotidienne reprend son cours.
L'enjeu de l'été est d'apporter un maximum de soins, en particulier aux jeunes arbres blessés (pommiers, noisetiers).
Je soigne l'irrigation en cette période de canicule, je les nourris avec des engrais foliaires pour les aider à cicatriser et reprendre leur croissance. Je désherbe mécaniquement le sol pour limiter la concurrence de l'herbe aux pieds des arbres grâce à un outil spécifique.
Certaines de ces opérations avaient aussi lieu les autres années, mais quand il n'y a plus de fruits sur les arbres, il faut trouver de nouvelles motivations, plus à long terme.



Je n'ai toujours pas de nouvelles du classement en "catastophe naturelle" de la commune...
J'ai eu beaucoup de chance d'avoir un financement participatif qui a fonctionné, car du coté des institutions, c'est assez inquiétant... et long.
L'idée de la mutuelle de récolte est en route, j'ai besoin de l'aide de gens compétents et/ou expérimentés pour la développer. À suivre.

Coup de main nettoyage des vergers

Vos messages d'encouragements, votre empathie, l'adhésion à notre projet et à ses valeurs nous a redonné énergie et motivation après une semaine éprouvante.
Je sais que chacun est bien occupé par sa propre vie, et pourtant ce samedi 22 juin, voir autant de monde (au mois 50 personnes) prendre le temps de venir nous aider nous a beaucoup touché.
Ce coup de main a été un véritable coup de baguette magique sur le terrain.
Nombreux, en quelques heures, nous avons fait un travail qui m'aurait pris au moins 3 semaines seul. 
Nous avons effacer visuellement le désastre, étape majeure, pour se RElever.
Merci à tous ceux qui ont pu venir, ça a été une journée forte. Ces moments permettent finalement de creer des liens où il n'y a pas de place pour la futilité, tout le monde se sent concerné.

 

L'objectif de la cagnotte est atteint

L'objectif a été atteint, en 4 jours seulement.Un immense MERCI à vous tous !!!
La réalisation de cette cagnotte, me permet, et nous permet car c'est un projet famillial, de continuer l'aventure agricole.
Votre soutien qu'il soit financier, de coeur, d'aide sur le terrain, (les 3 parfois !) nous a profondément touchés et émus.

Merci à notre famille, à nos amis, et à toutes les personnes que nous ne connaissions pas et qui se sont mobilisées, senties concernées par la réussite de notre projet et ses valeurs.

Vous nous avez redonné l'Espoir, et la solidarité que vous nous avez témoignée massivement nous porte.

Maintenant que les soucis présents sont résolus, nous pensons au futur. 
Beaucoup d'autres agriculteurs sont en grande difficulté, il faut faire quelquechose pour  que cette situation n'arrive plus. Le financement participatif n'est qu'une solution ponctuelle. Il faut réfléchir à la création d'un système mutualiste accessible à tous, qui permettrait de faire face à ce type d'intempéries probablement de plus en plus fréquentes.
Je compte bien m'y employer à mon niveau.

Vous pouvez maintenant nous suivre sur le blog
de la REconstruction, du REdepart:  L'Arbre "re"

https://larbre-re.blogspot.com/

À très bientôt.
Pensées chaleureuses.

Damien, Anne et leurs 3 enfants

Chantier nettoyage des noyers tombés à terre

La solidarité se met en place. Ludovic Belle est venu m'aider avec son téléscopique. En l'équivalent d'une grosse journée de travail, nous avons pu désoucher, et faire un grand tas avec les noyers couchés. Ils seront, un jour, transformés en copeaux...
Seul avec mon tracteur il m'aurait probablement fallu au moins une semaine de travail.
Merci à Ludovic, un ami qui cultive aussi des noyers en agriculture biologique, à St Hilaire du Rosier. Sa compagne, Dorothée, fait de très bons produits transformés aux noix.
www.facebook.com/earllabellenoix

Re Départ

Re comme

Relever
Repartir
Recroire

Pour qu'un jour l'Arbre "re" soit l'Arbre heureux.

Ce blog a pour vocation de suivre le Redépart de notre ferme après la tempête du 15/06/19.

Avec ma compagne Anne, nous tenons tout d'abord à vous remercier pour votre incroyable soutien, nous sommes très émus.
L'élan de solidarité que vous nous témoignez nous porte !
Je reprends jour après jour, le moral et l'Envie, l'espoir de traverser cette période éprouvante.

Dans les jours qui viennent, je publierai  ici, sur ce blog, des infos, des photos, des vidéos des actions menées pour vous tenir informés de l'évolution de la situation de la ferme.

Merci de tout coeur

Damien